Pourquoi tenir un journal intime ?

« Tenir un journal intime, c’est un truc d’ado! »

« J’ai mieux à faire que de me regarder le nombril. »

« Je n’ai rien d’intéressant à écrire »

Ce sont des arguments que j’entends très souvent quand je pose la question du journal en séance ou quand je suggère à quelqu’un de s’y essayer. Et pourtant. Prendre chaque jour un rendez-vous de quelques minutes avec soi-même pour écrire ses pensées, sans censure, ne s’arrêter qu’à l’épuisement de ce qui coule du stylo, est la plupart du temps extrêmement libérateur.

J’insiste sur cette pratique lorsque je reçois des personnes débordées par leurs émotions et pour qui il peut être bénéfique, en complément ou en remplacement de l’écriture guidée avec laquelle je travaille, de soulager leur souffrance par une écriture libre et quotidienne. Le plus souvent, un apaisement intervient lors de la mise en place de ce rituel.

Le risque de cette pratique est de limiter son journal à un lieu de dépôt de la plainte. Si je me contente d’écrire quand l’émotion me submerge, je serai soulagée à court terme mais je me priverai de l’élaboration de ma pensée qui peut intervenir si je prends ce rendez-vous avec moi-même qui modifie totalement la portée de l’exercice.

Ecrivez donc quand vous sentez monter en vous le chagrin ou l’angoisse, le sentiment de trahison ou d’abandon. Mais, quoiqu’il arrive, revenez à votre journal au moment que vous aurez défini comme celui où vous serez en train d’écrire chaque jour. Certains attendent le soir, au moment du coucher, pour faire le point sur leur journée. D’autres préfèrent écrire le matin avant d’être pris dans le tourbillon de leur quotidien. D’autres encore utilisent l’écriture comme un sas entre leur vie professionnelle et leur vie de famille. Peu importe le moment. Choisissez-le comme il vous convient et tenez-vous y.

En respectant ce temps dédié à l’écriture, votre journal ne sera pas seulement un défouloir des émotions qu’il est difficile d’exprimer autrement mais aussi un précieux outil d’analyse et d’introspection.

Quand l’émotion est derrière soi, il est temps de prendre un peu de recul sur ce qui s’est passé et a conduit à ce ressenti si douloureux. Il est temps de faire un pas de côté pour analyser la scène dans sa globalité.

Pour cela, vous pouvez être accompagné de votre thérapeute. Mais cette pratique, même conduite seule, peut aussi contribuer à sortir de certains schémas répétitifs ou émotions envahissantes.

Essayez!

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